Virginie Stinat, enseignante, autrice, chanteuse, comédienne, herboriste et clairvoyante (dans le désordre et en dilettante)
Virginie Stinat, nait à Dreux, Eure-et-Loir, France lors d’une année érotique. Éprouvant dès le plus jeune âge un malaise géographique, elle porta d’abord son dévolu sur un exil austral qui se solda rapidement par un échec. Elle entreprit ensuite, malgré son allergie au froid, une démarche d’immigration en direction des neiges canadiennes. Elle débarqua un soir d’avril frisquet sur la rive sud de Montréal avec pour seul bagage un sac à dos rempli de doutes et souhaita repartir aussitôt de ce pays où le printemps n’existait pas. Pour se réchauffer et passer le temps, elle s’engouffra dans un diplôme en enseignement alors qu’elle s’était toujours promis de ne jamais devenir prof. La même année, elle tomba en amour avec un Québécois qui lui apparut dans son aura, tandis qu’il sirotait son whisky dans un pub écossais. Affligée d’une sérieuse myopie, elle le reconnut pourtant comme l’homme de sa vie. Parallèlement à une existence de cigale en danses et en chansons, la fourmi en elle acheta maison et chat et produit deux enfants. Quelques décennies plus tard, elle se réveilla de sa torpeur, écrivit quatre romans et s’installa dans une roulotte stabilisée sur un terrain en Estrie évitant ainsi de mourir à 64 ans dans une voiture rouge comme elle l’avait toujours prédit. Elle continua jusqu’à la fin à donner dans sa caravane des cours de français en alternance avec des séances de chiromancie et des formations en herboristerie. Son décès subi à 94 ans fut probablement causé par une ingestion de conium maculatum, plante extrêmement toxique, qu’elle aurait confondue avec la daucus carota dont elle utilisait souvent les feuilles pour en concocter une infusion purificatrice. Elle mourut empoisonnée, mais sédentaire et heureuse.