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Ponctuation.

Aucun point commun...

Julie était arrivée dans Côte-des-Neiges à l’âge de 12 ans.

C'est alors, qu’elle découvrit le multiculturalisme, sans même savoir ce que c’était.

Des Noirs, des Indiens…de l’Inde, des Latinos, des Italiens et des Portugais. Quelques Asiatiques. Mais ceux, qui suscitaient le plus sa curiosité, c’était les Juifs. Installés en grand nombre dans cette partie de la ville.

S’y côtoyaient diverses communautés : des Ashkénazes, des Sépharades et des Hassidiques. Les plus orthodoxes !


À l’été de ses dix-sept ans, Julie trouva du travail dans un petit resto, sur Van Horne. Par un chaud matin de juillet, quelle ne fut pas sa surprise de voir entrer un jeune Juif, tout de noir habillé, la tête affublée d’un affreux chapeau entouré de fourrure, d’où pendouillaient de minces couettes de cheveux. En plein été, comme si ça avait de l’allure!

Le jeune homme cherchait du regard quelque chose ou quelqu’un.

Il posa à peine les yeux sur elle. Julie lui demanda ce qu’il voulait.

—-The bouss.

---The bus?…L’autobus ? Ben… c’est juste là fit-elle en lui montrant l’arrêt d’autobus, pourtant bien en vu.

---No, no, répondit le garçon à boudins. The boss, les patron réussit-il à prononcer en français.

---Ah! Le patron!…Il est pas ici! Je peux peut-être vous aider?

---No, no s’exclama-t-il en déguerpissant sans rien ajouter.


Elle aurait donné cher, pour comprendre ces Hassidiques si pieux, si fervents, portés par une exaltation religieuse : était tellement éloignée de sa réalité.

Sa mère, qui passait par là, s’arrêta quelques instant pour la saluer.

—Oh! tu sais pas qui est venu ici ce matin, maman ! Un juif hassidisme. Avec son chapeau et tout le bataclan. Mais, pas laid quand même…il avait de beaux yeux.


—Ma fille! Ces gens là ne nous voit pas. On existe pas pour eux…


Sa journée de travail terminée, Julie marcha vers chez elle telle une automate. Ses membres perclus de fatigue, l’esprit troublé. L’image du garçon lui revenait sans cesse. Elle se retrouva devant la synagogue de la congrégation « Tefil Le Moishe », et se demanda si, c’était là, qu’il passait ses soirées à se bercer au rythme des versets du Talmud.


Il se passa peu de temps avant que Josef ne retourne au « Resto du Coin ». Son seul véritable espoir était de revoir Julie : il avait lu son prénom sur la petite broche qu’elle portait sur son chemisier blanc, voluptueusement ouvert sur la peau satinée de son cou.

Cette fois, il osa lever les yeux sur le visage lumineux de la jeune fille. Il trouva même trois ou quatre mots de français pour lui adresser la parole:

—Bonjour…vous allez bien ? Le boss pas là…

—Non, répondit Julie, il vient tout juste de partir.

Peut-être que je peux vous aider ?

—I’am, I’am …peut …pas parler avec fille goy. Et il reparti de plus belle.


Plus tard, Julie rentrait chez elle, rêveuse. Lorsque, coin Darlington et Van Horne, elle manqua de se faire faucher par un autobus qui roulait à pleine vitesse. Heureusement, une main vigoureuse et ferme la retint au dernier moment. Levant les yeux, elle reconnut sans peine et peut-être même sans surprise Josef. Elle lassa échapper un petit cri.

Josef, troublé lui demanda: vous correct ?

Julie en perdit sa retenue, Josef, son yarmulka.

Leur baiser fut fulgurant !



*****

*Pour votre curiosité .

Les communautés juives : « Sépharade » Ils sont des Juifs français d’origine espagnole.

Expulsés d’Espagne en 1492 faute de se convertir au christianisme.

On retrouve aussi les « Séfarades », une autre branche, surtout déployée dans le Maghreb et les pays limitrophes de la Méditerranée.

« Ashkénaze » Des Juifs de l’Europe occidentale et centrale qui sont d’origine et de langue germanique. Un héritage culturel et des traditions religieuses différentes des « Séfarades ».

Les Ashkénazes parlent le yiddish, un mélange d’allemand, de russe et de hongrois…mêlé à de l’hébreu.

Alors que les Sépharades (Séfarades) préconisent une communion joyeuse avec Dieu, les Ashkénazes craignent Dieu et sont portés sur l’exaltation religieuse.

Les Hassidiques, sont de cette branche, mais sont poussés vers le mystique et le refus de la modernité, faisant ainsi d’eux, des ultra-orthodoxes.

Leur nom provient du terme hébreu : hassid= homme pieux et fervent.

Leur communauté tout en étant unie, est divisée en diverses congrégations : les congrégations ont été créées à partir de groupe s’identifiant à un rabbi (rabbin). Juste à Montréal, on en compte des dizaines et il arrive encore, que de nouvelles voient le jour…

Les Hassidiques sont la communauté la plus nombreuse en Amérique du Nord.

Leur propension à la séparation sociale (nourriture cachère, vêtements particuliers, quartiers et institutions spécifiques) ont font un groupe qui attisent souvent l’hostilité.

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