La faune n‘est pas épargnée par les habits de moine.
La hyène est très probablement au sommet de la pyramide de la laideur et de la férocité du monde animal africain. Son pelage terne, son corps quelque peu difforme avec son train arrière plus bas que son garrot, sa gueule taillée à la hache à la puissante mâchoire, n’en font pas un exemple de beauté animale. Son allure exprime bien ses intentions et inspire la méfiance. La corrélation entre son corps et la perception qu’on a d’elle est évidente.
A l’opposé, la faune regorge d’adorables animaux que l’on vaudrait adopter et choyer de tout coeur.
Il en est un dont l’élégance est indéniable et ses mouvements sont gracieux à souhait. Il évolue dans la jungle et sa vie est surtout nocturne.
Ses grands yeux ronds marrons vous fixent avec intensité sans ciller. Ils sont entourés d’un pelage en forme de larmes triangulaires de couleur noisette qui pointent vers le sommet de sa tête. Chacune des larmes est cerclée par des parenthèses de poil blanc rejoignant au sommet de la tête un pelage ocre-rouge, qui relie ses deux petites oreilles discrètes. Au bas des parenthèses, un petit nez délicat lui aussi entouré de poil blanc. Un minois à faire craquer les imperturbables.
C’est en harmonie que son pelage ocre-rouge sur le dos se dégrade à partir de la colonne vertébrale pour finalement devenir blanc sur le ventre et au bout de ses membres musclés.
Ce loris lent (Nycticebus Coucang) est adorable et attire la sympathie.
Ne vous y fiez pas, car, lorsque se sentant en danger, il se met à lécher ses coudes où des glandes sécrètent une toxine mortelle. Ses morsures deviennent alors son arme absolue et fatale. C’est le seul mammifère venimeux.