Variations de style de RM
En formation pour le professorat, j’assistais à un cours de chimie d’un professeur.
Les étudiants étaient attentifs à ses explications sur le tableau de Mendeleïev portant sur la classification périodique des éléments.
La fin du cours approchait et les étudiants commencèrent à s’impatienter sans trop le manifester, pressés de s’en aller.
La cloche de l’établissement sonna annonçant la fin du cours.
Branle le bas parmi les étudiants malgré les efforts du professeur pour terminer son cour.
Il rappela aux étudiants que la « cloche », c’est lui ! Et il demanda aux étudiants de se rasseoir.
Respectueux, ils se rassirent et écoutèrent le professeur compléter ses explications.
Le professeur fit un signe indiquant que le cours était terminé, les étudiants rangèrent leurs effets et s’en allèrent suivre le cours suivant.
En formation pour le professorat, j’assistais à un cours de sciences naturelles d’un professeur handicapé par son bégaiement.
- Vous êtes « age... age... agités » aujourd’hui. Où en étais-je ?
Le corps humain est ce qu’il a de plus « par… par… »
- « partouse » dirent les étudiants,
- « par… fait » corrigea le professeur,
« idi… idi… »
- « idyllique » dirent en cœur les étudiants .
- Non « i-di-o-ties » répliqua-t-il.
C’est en «l’ é… l’é… »
- « l’essayant qu’on l’apprécie », précisèrent d’une seule voix les étudiants,
- « l’ét… l’ét… l’étudiant » qu’on le constate, rectifia-t-il.
La cloche de l’établissement résonna dans tous les corridors annonçant le changement de cours.
- La « clo… clo… che », c’est moi. Attendez, que je « fi… fi… finisse » mon cours.
Les étudiants étaient hilares en entendant une telle déclaration.
Finalement, ils applaudirent à tout rompre. Ils aimaient ce professeur et étaient son plus féroce défenseur auprès de ses détracteurs. Il le savait et lui aussi aimait cette classe qui était la meilleure qu’il ait eu depuis bien longtemps. Il régnait entre eux un profond respect mutuel.
En formation pour le professorat, j’assistais à un cours d’un professeur connu pour ses déclarations péremptoires.
Ses étudiants n’étaient pas satisfaits de leurs notes et demandèrent au professeur de clarifier la signification des notes qu’il leur donnait.
- Vous n’avez toujours par compris comme d’habitude, dit-il.
Essayez de me suivre. Bien entendu, si vous le pouvez, car vous êtes très loin d’avoir mon intelligence :
Moins de 40 pour cent, vous êtes au bord de l’abîme,
40 à 49 pour cent, vous ne pourrez jamais me suivre,
50 à 59 pour cent, vous arrivez tout juste à ma cheville dit-il avec condescendance,
60 à 89 pour cent, je n’en connais pas dans votre groupe,
90 à 99,98 pour cent, n’y pensez surtout pas,
99,99 pour cent, c’est moi, reconnaissait-il faussement « humblement »,
100 pour cent, c’est l’autre dit-il « magnanimement » d’une voix étouffée en pointant mollement son pouce vers le ciel.
Il se refusait à prononcer le mot « Dieu », car pour lui, il ne pouvait y en avoir deux !