Variations de style de Catherine Greffard
Dans la maison de son amie hospitalisée depuis trois mois, Brigitte gravit l’escalier d’un pas lourd. Arrivée sur le pallier, elle tourne à gauche et se dirige vers la porte laissée grande ouverte. Elle fait une pause sur le seuil. S’appuie contre la chambranle. Son regard humide fait le tour de la chambre désertée. La tentative d’Alban, le mari éploré pour faire le lit et les coussins de décoration laissés en plan contre le mur ont pour effet d’inonder ses joues de larmes. Elle hésite puis décide de ne pas lisser la couverture, elle laisse simplement sa main courir sur le lit. Ses pas la mènent vers la salle de bain attenante. Elle prend les crèmes sur le comptoir et les serrent dans ses mains comme des objets précieux. En se retournant, son regard s’arrête sur les chaises abandonnées sur la terrasse. C’en est trop, elle tombe à genoux en larmes.
Brigitte court dans l’escalier pour se rendre à la chambre de son amie. Arrivée sur le pallier, elle tourne rapidement à gauche et se dirige vers la porte ouverte. Sans hésitation elle entre. Son regard fait le tour de la pièce. Elle remarque la tentative pour faire le lit et les coussins de décoration laissés en plan sur le mur. Elle rit. Elle hésite puis décide de ne pas lisser la couverture mais elle lance les coussins sur le lit. Ils retombent de travers. Elle sourit. En gambadant, ses pas la mènent vers la salle de bain attenante. Elle prend les crèmes sur le comptoir et les glissent avec enthousiasme dans son sac. En se retournant, son regard s’arrête sur les chaises qui attendent leurs confidences sur la terrasse. Son visage s’éclaire d’un grand sourire : bientôt elle sera de retour!
Tout au long de sa montée de l’escalier pour se rendre à la chambre de son amie, une bonne odeur de café au chocolat s’immisce dans ses narines. Arrivée sur le pallier, elle tourne à gauche et se dirige vers la porte ouverte. Elle fait une pause sur le seuil, elle hume les odeurs et reconnait très bien les parfums de Maude parmi l’odeur subtile de son chum. Son regard fait le tour de la pièce. Elle remarque la tentative pour faire le lit et les coussins de décoration laissés en plan sur le mur. Elle s’approche et prend l’oreiller de son amie et la porte près de son visage puis l’y enfuie. Ses pas la mènent vers la salle de bain attenante. Elle prend les crèmes et ouvre les pots pour retrouver les odeurs caractéristiques de Maude. En se retournant son regard se pose sur les chaises abandonnées sur la terrasse, le souvenir de l’odeur du lac et des rosiers qui fleurissent dans le jardin font frémir ses narines.