Momentaliste
parti l'où a l'état-civil indécis,
il ouvre les portes, il explore,
« l'impertinent » disait-on
quand apparaissait sa singularité.
Explorer, rencontrer,
la joie tatouée aux côtes,
et fuir l'insularité
Dormir avec un gilet kevlar
non loin du pont de Mostar
à la lueur de balles traçantes.
Dormir à la cloche de bois
sur le chemin de Saint-Jacques,
à contenir la foi chahutante
il est conté dans de volatils
légendes nomades
des témoins annoncent
le camarade sur un marché,
non loin du Nil, à se procurer
une bible éthiopienne contre
une bague du Ouaddaï
À s'enivrer de thé à la cannelle
à la cité du Lion de Sigirîya,
À humer les amandiers en fleurs
au pays du Lion du Panschir,
des jardins d'avant Le Nôtre
À la saison des tulipes,
depuis la cité stambouliote,
rapportant kilims & musique sufi,
il tente, sur la flamme olympique,
de souffler.
Au frimas de l'automne,
depuis washington square
rapportant passions & futur
ils occupent wall street
we are 99%
l'heure du muezzin,
à la cité nabatéenne
un vestige nommée Merveille
ou sous les alizées,
sa vie océanienne
un vestige évangélicoloniale
Il habite là où les premiers flocons
re-recouvrent le cadavre de
Mister Jack et ses citrouilles,
Il se souvient de la saison des litchees
et revoir à la barrière de corail
le Pèr'Noël surfer avec sa hotte.
il s’est immergé en Béthanie
il a enlacé l’Arbre de Bouddha
à fondre les étendards
en banderole multicouleurs
reliant les regards.
Candide, à l'allure
amblière et arboricole
sculptée au yoga
et aux sacs de cacao, dans
un·e proxi·mâle esthétique
il rêve et voyage en Rimbaldie