L’HABIT… , LE MOINE de Marie-José
SE FIER OU NE PAS SE FIER AUX APPARENCES
Dans une vieille 2CV, quatre étudiants en congé forcé s’en vont à la campagne. Ils portent leurs éternels vêtements, un jean bleu, un T-shirt dont la couleur varie, la casquette aux écussons de leur université, et des chaussures de course.
Cette tenue est devenue une sorte d’uniforme volontaire typique de l’époque moderne, après les guerres du XXe siècle. Cela ressemble à de la neutralité, â de la couleur beige sur du pain de seigle. Tout le monde se sent libre et unique en portant la même tenue, le ’’blue-jean’’!
Que révèle un habit ou vêtement autant porté, de la personnalité de ses adeptes? Tout et Rien à la fois : ce n’est pas confortable car la toile est épaisse; ce n’est pas original puisque ce vêtement est répandu au-delà des frontières; ce n’est pas indémodable car sa coupe s’adapte au goût du jour : jambe large ou étroite, taille basse ou haute, délavé, troué, avec ou sans rivets, etc.
‘’Pour en revenir à nos moutons’’, Benoît, Dominique, Francis et Ignace, ils sont nés dans cette région vallonnée du Massif central, à la fois boisée et cultivée, sillonnée de petites routes quadrillant des champs de céréales, tournesols, champs en jachère, et quelques pâturages. Dans cette campagne se camouflent des richesses archéologiques, des vestiges gaulois et romains, des petits monastères.
Benoit s’extirpe de la 2cv en étirant ses bras et ses jambes, puis déclare aux tournesols :
‘’BERGER, oui, je veux être berger à ma retraite, et ICI Et MAINTENANT, je suis prêt à mieux connaître les moutons’’.
Ignace fait entorse aux habitudes de rester en groupe et il annonce :
‘’Je viens de voir une pancarte indiquant un petit monastère en haut de cette montagne; les moines vendent leur miel, de la propolis et d’autres produits de leur cru. Je voudrais saisir cette opportunité et y faire une retraite de quelques jours . Cela me permettra de donner un sens à ma carrière ‘’.
Dominique et Francis, sportifs dans l’âme, ont repéré une rivière grâce au bruit de l’eau se heurtant aux roches; il doit y avoir quelques berges propices à la pêche! Quoi de plus relaxant que d’alterner des randonnées en montagne et la prise de jolies truites.
Alors, l’habit fait-il le moine? Ou bien c’est l’attitude du moine qui rend l’habit respectable? On ne connait pas le pompier qui revêt sa combinaison avant d’aller combattre un incendie; on admire le courage des pompiers qui assurent la sécurité des citoyens. Le juge dans sa toge, le curé dans sa soutane, le ministre dans son costume-cravate, le chirurgien dans ses vêtements stériles, son masque et ses lunettes, ses gants stériles, tous portent fièrement leur métier qui les rend respectables. Que l’un d’entre eux fasse une grave faute et il est aussitôt rayé de l’ordre de sa profession.
C’est ainsi que les quatre copains eurent beaucoup de choses à se raconter huit jours plus tard. Et assez peu d’habits à laver!
FIN
Marie-José Trévis