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Journal

Le 11 octobre 2019, vendredi


Le bruit des tasses me parcoure et semble vibrer au rythme des murmures. Parfois, une voix tantôt grave ou aiguë s’élève au-dessus des autres, mais jamais trop fort. Les cerveaux fusent, les doigts cliquettent sur les claviers et les chocolats chauds s’entassent sur les tables. La lumière du jour fait briller les cahiers ainsi que les stylos. En harmonie, les mots coulent sur mon cœur et l’imagination déferle. Une bulle vient alors m’entourer, je me fonds au décor à la vie et aux murmures. Je deviens une part de ce tout et me perds dans la volupté du savoir.



Le 13 octobre 2019, dimanche


La lumière du jour vient se poser sur mes paupières, mes oreilles distinguent au loin le frémissement des feuilles, le vent tourbillonne et transporte les odeurs de l’automne. J’ouvre lentement mes cils, une sensation de douceur m’envahit. Je n’ai qu’une hâte, m’engouffrer dans les rues encore ensommeillées, me mêler aux bruits environnants, au chant matinal des oiseaux et au mouvement perpétuel du vent.



Le 15 octobre 2019, mardi


J’observe les feuilles aux couleurs dorées et orangées. Elles m’aveuglent, brillent, tourbillonnent. Les branches s’animent et j’attends de voir quelles feuilles tombera en premier, on dirait que les arbres dansent à chaque envolée, bourrasque, coup de fée. Je l’observe dans sa chute lumineuse, unique, majestueuse, frôler le paver. Comme mille étoiles, emplie de rêves, elle aveugle, une seconde, le temps d’un battement d’ailes, puis elle disparaît rejoindre la terre. Comme ça, elle n’est plus, sans un bruit, dans une danse, un mouvement, elle s’envole la feuille de l’automne. Et une autre reprend la cadence, à l’infini, semble-t-il, elles tourbillonnent.



Le 17 octobre 2019, jeudi


Le vent fait voler ma capuche, des gouttes d’eau froides viennent s’écraser sur mon visage et ma nuque. Mes pas s’accélèrent. Je cours m’abriter sous l’arrêt de bus. Deux femmes y attendent déjà. L’une me jette à peine un coup d’œil tandis que l’autre se retourne. Elle se pousse un peu, puis redirige son attention vers la route. Le hurlement du vent devient de plus en plus fort, il émet des plaintes assourdissantes. Je frissonne, transie de froid, mouillée jusqu’aux os et me met moi aussi à observer la route. Au loin, il n’y a rien. Je plisse les yeux comme si ce simple mouvement pouvait changer les choses. Et durant tout ce temps interminables, mes mains deviennent de plus en plus froides, comme si elles allaient bientôt se pétrifier.



Le 18 octobre 2019, vendredi


Elle sautille comme un félin, ses cheveux virevoltent dans les airs. Fraîche et vive, elle court sur le pavé. Elle rayonne parmi les ombres. Son corps mince, svelte, m’impressionne. Elle sourit, se détache de la foule par son maintien, son énergie et ses cheveux qui semblent vouloir toucher le ciel. Elle va vite la coureuse, en un battement de cils, elle est déjà repartie, emportant avec elle l’effluve de la vie, mais distribuant aussi des sourires. Je sens déjà mes lèvres s’incurver et l’envie de bouger s’infiltrer dans mes pieds. Avec ses petites chaussures blanches et son leggins noir, je l’ai trouvée belle la coureuse.



Le 23 octobre 2019, mercredi


J’ai l’impression que cette montée est interminable. Je traîne mon vélo, appuie sur les pédales à un rythme lent. La pente est ardue, mon souffle erratique. Il fait chaud, j’ai trop chaud, j’aimerais déboutonner ma veste. J’ai envie de rentrer, mais plus j’y pense, plus chacune de mes actions deviennent lourde. Puis mon regard se détourne une seconde et le décor me happe. Les arbres brillent. Les feuilles bougent. Le vert, le doré, les rayons du soleil, la terre, tout se mêle à merveille, le temps d’une seconde, d’un mouvement de pédale et de mon souffle irrégulier, le monde s’est illuminé.

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