J'aurais préféré ne rien voir.
Le soleil en se lavant a rapidement chauffé son visage qui avait trouvé refuge sur son torse l’espace d’un instant. Comme si, jaloux de la lune qui avait pu observer toute la nuit leurs émois sensuels, il voulait, à son tour, profiter de l’entremêlement de leurs désirs. Les revoilà, excités de se retrouver sur ces deux fauteuils inconfortables sur lesquels ils s’étaient abandonnés la veille. L’assise avait conservé leur plaisir et n’attendait qu’une chose : l’humidité de ses cuisses entre ses mains. Où peut-être que c’était elle qui l’attendait, à en croire le sourire qu’elle affichait lorsqu’elle a fait son entrée dans le bus.
Ils se sont installé comme des pros, cette fois-ci, il n’a pas attendu que monde s’endorme. Il avait imaginé plus d’une fois cette journée-là, et cela malgré les différentes merveilles qu’offrait la ville, se coller contre elle, son bras autour du cou, sa main sous son teeshirt, sa poitrine qui se redresse. Son regard lui supplie de continuer. La nuit sera longue et chaude. 12-13 février 2018
J’avais besoin de me changer les idées, me libérer de ton visage l’espace d’un instant. Je pars rejoindre une amie au parc et me surprends avoir l’envie de te croiser. Quel plaisir ce serait. J’arrive au parc, mon esprit s’emballe et chavire vers la souffrance. Instinctivement, il me fait tourner à gauche, je m’exécute. Bingo ! Je tombe sur toi et lui. Tu es étendue sur la couverture sur laquelle nous avions passé notre été. Allongée sur le dos, tu ris aux éclats. T’entendre me fait presque tu bien. Mes yeux se dirigent vers lui. Ton rire devient tout d’un coup ridicule. Je croise son regard. Il ne me connait pas, je suis une inconnue. Je pars à droite, nous ne nous reverrons plus. 15 septembre 2021