Contemplation
vendredi en après midi, posé contre le mur, il observait par la fenêtre la mer. Il se tourna ensuite vers le jeune homme et il se laissa porter à la contemplation. Il aimait les traits de son visage au point d'en oublier ce qu'il était. L'envie de l'enfermer et de le protéger ne quittait pas son esprit à un point, peut-être, trop excessif.
Il s’appuya contre la cloison tout en s’imprégnant de l’atmosphère diffuse qui régnait. À travers les fenêtres, il pouvait observer le soleil, déjà sur le déclin, peindre les vagues d’or et se réfléchir sur l’écume hypnotique, lui donner cet éclat étoilé. Les murs se teintaient eux aussi de cette couleur unique et venaient réchauffer la pièce. Il se tourna bientôt vers le jeune homme dont les cheveux bouclés se déposaient doucement sur sa nuque, chaque mouvement révélait des nuances brunes à châtain à lui en faire oublier le reste. Il poussa plus loin sa contemplation, s’arrêtant sur ses longs cils noirs, sa peau claire délicate et enfin, ses lèvres rosées qui semblaient tout droit sorties d’un rêve. Il n’aurait pu trouver un être plus parfait, plus sensible que lui. L’innocence, la fragilité, qui se dégageait de son être, contrastait avec son regard sauvage et faisait qu’on ne pouvait s’en détourner. En réponse à ce délicieux spectacle Christo n’eut qu’un seul et unique désir, lui offrir son âme pour s’emparer de son cœur afin de, peut-être, l’enfermer à tout jamais à ses côtés.